Qu’est-ce qui nous définit en tant qu’humains ? Nos pouces opposables ? Nos gros cerveaux ? Nos compétences linguistiques ? Tout cela peut jouer un rôle, mais il y a un autre facteur qui est souvent négligé : notre capacité à marcher. La marche, La façon dont les humains se deplacent, debout sur deux jambes, est unique.
La façon dont les humains marchent, debout, sur deux jambes, est unique à notre espèce. C’est une grande partie de nous. De nos jours, cependant, nous semblons marcher de moins en moins. Au lieu de cela, nous utilisons des voitures pour nous déplacer à peu près partout.
Nous allons découvrir, dans les lignes qui suivent pourquoi marcher moins est une grave erreur, une erreur qui peut avoir des effets négatifs sur notre santé physique et mentale. Nous verrons également quelques-unes des nombreuses façons dont nous pouvons bénéficier en nous levant, en quittant la maison et en faisant une promenade.
Se déplacer peut sembler simple, mais cela demande de la matière grise
Considérons une créature très différente de nous : l’humble ascidie plissée. Dans les premiers stades de son développement, l’ascidie plissée se lance dans les piscines rocheuses à la recherche de nourriture. Pour faciliter ce mouvement, la jeune ascidie se développe un œil, un cerveau et une moelle épinière. L’ascidie est un animal qui se déplace dans l’eau.
Mais un jour, l’ascidie plissée subit une transition assez importante. Elle trouve un rocher, s’y attache, et ne bouge plus jamais. Coincée sur place, elle mange alors son cerveau, son œil et sa moelle épinière. Il n’en a tout simplement plus besoin.
Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Eh bien, la leçon que nous donne l’ascidie est la suivante : si vous ne bougez pas, autant manger votre cerveau, littéralement !
Ok, d’accord. Mais les humains ne sont pas tout à fait les mêmes que les vers de mer ! N’est-ce pas ? En fait, il se pourrait que nous en soyons un peu plus proches que nous ne l’imaginons.
Des biologistes du développement ont récemment comparé les gènes de deux espèces apparemment différentes : la petite raie, un type de poisson, et la souris. Et il s’avère qu’elles partagent de nombreux gènes liés au mouvement. Ces gènes communs déterminent leur moelle épinière, l’emplacement de leurs membres ou nageoires, ainsi que les muscles et les nerfs à proximité. Cette recherche montre que les gènes liés à la marche s’étendent si loin dans l’histoire de l’évolution qu’ils se sont pour la plupart développés sous l’eau.
Cependant, bien que nous partagions tant de choses avec nos ancêtres, la marche humaine est unique. Même nos plus proches parents, les singes, utilisent généralement leurs quatre membres. Alors pourquoi avons-nous évolué pour nous tenir debout ? Eh bien, notre méthode de marche sur deux jambes est plus efficace. Nous pouvons couvrir de plus grandes distances et transporter des choses en même temps. Qu’il s’agisse d’enfants, d’armes, ou de nourriture.
Pour autant qu’elle puisse être efficace, la marche sur deux jambes est difficile. Lorsqu’ils apprennent, les tout-petits font en moyenne 2 368 pas et 17 chutes à l’heure.
Nous devons remercier notre cerveau de maîtriser cette tâche complexe. Une chose pour laquelle le cerveau est particulièrement doué est de rester en équilibre. Il y parvient grâce au guidage inertiel, ce qui signifie qu’il calcule en permanence pour calibrer notre position et trace la ligne qui va du coin de votre œil à votre conduit auditif. Votre cerveau essaiera toujours de maintenir cette ligne parallèle au sol.
Cependant, tous les aspects de la marche ne sont pas contrôlés par le cerveau. La moelle épinière gère le réseau locomoteur spinal, qui contrôle les modèles rythmiques dont nous avons besoin pour la respiration, les battements du cœur et la marche. La moelle épinière, vous vous en souvenez, est une autre chose que l’ascidie adulte mange une fois qu’elle est fixée à son rocher. Nous, les humains, tirons le meilleur parti de notre capacité à nous déplacer.
La moelle épinière, vous vous en souvenez, est une des choses que l’ascidie adulte mange une fois qu’elle est fixée à son rocher. Nous, les humains, profitons au maximum de notre capacité à nous déplacer grâce a la moelle épinière.
Les scientifiques découvrent peu à peu comment fonctionne notre sens de l’orientation
Il n’y a pas que le mécanisme de la marche qui nécessite de la matière grise. Il y a aussi la question de savoir comment nous savons réellement où aller, c’est-à-dire, comment nous naviguons.
Imaginez-vous il y a quelques bonnes années, avant l’ère des smartphones. Vous êtes à Paris et vous devez marcher du Sacré-Cœur, au nord de la capitale, à la gare Montparnasse qui se trouve loin au sud. Vous n’avez pas de carte.
Comment faites-vous ? Eh bien, essentiellement, vous utilisez votre instinct dit du « pigeon voyageur ». On appelle ça la « navigation à l’estime » ou le « dead reckoning » comme disent les anglais, autrement connu sous le nom d’intégration du chemin. C’est notre capacité innée à se déplacer dans la bonne direction générale vers une destination.
Mais pour ce qui est de savoir comment cette méthode fonctionne, c’est autre chose car les scientifiques ne font que commencer à s’y intéresser.
En se promenant en plein cœur de Paris, en traversant la Seine et en descendant dans le sud, nous avons réussi à trouver notre chemin, même si nous traversions des quartiers que nous ne connaissions pas. Nous y sommes parvenus parce que trouver notre chemin ne dépend pas entièrement des repères visuels.
Plusieurs études ont prouvé que notre sens de l’orientation spatiale n’est pas grandement affecté par notre capacité à voir. Lors de tests mesurant le sens de l’orientation, les personnes ayant les yeux bandés et les personnes souffrant de déficiences visuelles ont obtenu des résultats similaires à ceux des personnes ayant une vue “normale”.
Le neuroscientifique John O’Keefe a fait des découvertes d’importance concernant la façon dont le cerveau détermine où nous sommes. Il a découvert que lorsque des rats se promènent vers un endroit qu’ils connaissent, des cellules particulières autour de l’hippocampe du cerveau s’allument. Des cellules différentes s’allument lorsqu’ils se déplacent ailleurs. Ces cellules sont connues sous le nom de « cellules de lieu ». Elles nous indiquent où nous sommes. Les humains en ont aussi, et elles fonctionnent plus efficacement lorsque nous marchons.
Des recherches supplémentaires ont révélé des types de cellules encore plus fascinants dans le cerveau qui nous aident à nous déplacer. Les cellules de « direction de la tête » sont essentiellement une boussole intérieure, indiquant notre orientation. Il existe également des cellules qui réagissent aux objets proches. Il y a, enfin, les cellules de périmètre, qui répondent aux limites physiques qui nous entourent.
En somme, le cerveau dispose plus ou moins de son propre réseau GPS, qui se met constamment à jour au fur et à mesure que nous nous promenons. Dans l’ensemble, le cerveau a plus ou moins son propre réseau GPS qui se met constamment à jour pendant nos déplacements.
La marche peut-elle être vraiment le meilleur remède ?
Pensez à ce que vous ressentez après une longue journée au bureau, ou après être resté coincé à la maison toute la journée. La plupart du temps, vous vous sentez un peu grognon, et il existe des preuves scientifiques à l’appui. Votre personnalité change réellement lorsque vous ne bougez pas. Moins d’activité physique entraîne des niveaux plus faibles d’extraversion, d’ouverture et de sympathie. Ce n’est donc pas seulement un changement, c’est un changement négatif.
Qu’est-ce qui, précisément, dans l’inactivité, provoque ce changement ? La science n’a pas encore complètement fait la lumière là-dessus. Mais, selon mes propres constatations, il y a une solution qui est susceptible d’inverser cette tendance avec facilité. Oui, vous l’avez deviné, la marche !
Croyez-en Hippocrate qui a dit que la marche était le meilleur des remèdes ; peut-être aurait-il aujourd’hui des mots durs pour ceux d’entre nous qui passent toute la journée enfermés à la maison ou dans nos bureaux. Une étude américaine a révélé que les gens passaient en moyenne 87 % de leur temps dans ce genre d’environnements artificiels.
C’est difficile à mesurer, mais la recherche indique que passer du temps à marcher, surtout en plein air, est bon pour notre humeur. Selon une étude, les futurs cas de dépression pourraient être réduits d’environ 12 % si tout le monde passait seulement une heure par semaine à pratiquer une activité physique. Une autre étude britannique a montré que le fait de visiter des environnements naturels, comme la campagne ou les espaces verts, conduit réellement les gens à se sentir mentalement “restaurés ».
La marche et d’autres types d’exercice ont également des effets positifs sur les fonctions cérébrales. L’acte de marcher régulièrement joue un rôle dans la production de nouvelles cellules cérébrales qui aident à la mémoire et à l’apprentissage. De plus, il y a l’effet de la marche sur nos muscles : une relation qui peut être résumée par l’expression “use it, or lose it” (utilise-le ou perd-le). Le corps ne prend tout simplement pas la peine d’entretenir les muscles qui ne sont pas régulièrement sollicités.
Tout exercice est bon, donc, mais en termes de bien-être, l’exercice en plein air semble vraiment être le meilleur. Une étude menée à Ottawa, au Canada, a demandé à des personnes de parcourir la même distance à pied en empruntant deux itinéraires différents. Certains ont marché au bord de la rivière, tandis que les autres ont traversé un tunnel. Après la marche, on leur a demandé d’évaluer leur humeur ; ceux qui avaient marché à l’extérieur ont obtenu des scores notablement plus élevés.
Donc, que vous souhaitiez construire de nouveaux neurones, stimuler vos muscles ou simplement vous sentir un peu mieux, la solution est la même : faites une promenade en plein air ; plus c’est vert, mieux c’est !
Axel Pallas
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